L’escalier Denis-Papin, la carte postale de la ville de Blois
jeudi, 6 juillet 2023
L’habillage de l’escalier Denis Papin fête ses 10 ans. Le site aux 120 marches permet ainsi à l’art d’investir l’espace public et à la ville de gagner en notoriété. On vient du monde entier se faire photographier devant le célèbre monument.
Par Jean-Luc Vezon
La fontaine de Trevi, la Tour Eiffel ou les chutes du Niagara. Autant de lieux emblématiques pour les touristes. Il faudra peut-être bientôt rajouter l’escalier Denis Papin qui surplombe la ville de Blois tant le site est présent sur les supports numériques. Construit en 1865 par l’architecte Jules de La Morandière, il offre une perspective unique sur plusieurs kilomètres et propose depuis 2013 un habillage artistique deux fois par an. (1)
L’idée de l’habillage éphémère revient initialement à Benoît Colin, directeur de la communication de la ville de Blois et à la graphiste Claire Daniels ; après un essai concluant lors du festival des Rendez-vous de l’histoire en 2013, l’équipe municipale n’a pas tardé à comprendre l’intérêt pour l’image de la ville et la promotion de sa politique culturelle.
« Pour que la culture puisse être partagée par le plus grand nombre, les œuvres, les arts et la création doivent aller à la rencontre des publics et par conséquent investir l’espace public. Ce dernier peut être un formidable terrain de jeu pour les artistes, une belle vitrine pour la ville et un élément fédérateur pour les habitants », explique Fabienne Quinet, adjointe au maire en charge de la vie culturelle et des relations internationales.
Un investissement rentable
Pour un coût total de 10 000 € par habillage, le retour sur investissement est évident et cela d’autant plus que le travail de pose et de collage, réalisé par l’entreprise blésoise ISF Imprinova, est très qualitatif. Les commerçants également ne se plaignent pas de l’habillage. Beaucoup le mettent en avant sur leur site et réseaux. « C’est clair que l’escalier renforce l’image du centre-ville et de son dynamisme commercial », insiste Fabienne Quinet.
A Blois, chacun se souvient des différentes compositions, souvent issues de photos mais retravaillées par Claire Daniels. Citons la spirale magique pour les 20 ans de la Maison de la magie en 2018, le ciel ennuagé et bleu azur de Geoffrey Hendricks à l’occasion de son exposition à la Fondation du doute en 2017 ou encore la cascade pour le
20e anniversaire de l’inscription du Val de Loire au patrimoine mondial en 2020. La longue cascade ligérienne s’était alors prolongée rue Denis Papin comme une invitation à la découverte des bords de Loire. Sans oublier Lucky Luke ou les Anooki, personnages attachants de Noël.
Actuellement, l’escalier fait un clin d’œil au festival des Promenades photographiques qui s’est installé à Blois cette année et au festival des Rendez-vous de l’histoire 2023 dont le thème sera les vivants et les morts. La ville a choisi de mettre en avant le travail de photos et de collages réalisé par un duo d’artistes grecs, réunis sous le nom de Frank Moth, auteur notamment de l’illustration du festival qui se tiendra du 4 au 8 octobre prochain.
« Nous sommes sollicités par de nombreuses collectivités pour présenter notre expérience de design actif », précise Benoît Colin. Ce dernier annonce aussi l’édition d’un livre en 2024 sur l’histoire de l’escalier depuis sa création, pour relier ville haute et basse, à partir des documents historiques du fonds patrimonial de la bibliothèque Abbé Grégoire. Cet ouvrage, disponible en anglais, sera à coup sûr une bonne idée cadeau.
(1) Du printemps au Rendez-vous de l’histoire puis jusqu’à Noël pour mettre en lumière le festival de bandes dessinées BD Boum et les festivités de fin d’année Des Lyres d’hiver.
L’escalier Denis-Papin, star des réseaux sociaux
Chaque année, les nouveaux habillages de l’escalier sont très attendus des habitants et des touristes. « La ville est sollicitée plusieurs mois à l’avance pour délivrer des indices sur le prochain thème et sa date d’installation », précise ainsi Benoît Colin, directeur de la communication.
Depuis la reproduction de la Joconde en 2019 pour les 500 ans de la Renaissance en Centre-Val de Loire (2 millions de vues sur les réseaux sociaux), les publications de la ville sur le sujet connaissent toujours un grand succès générant « un effet waouh ». Pour l’habillage actuel de Frank Moth, on recense déjà plus de 509 360 comptes touchés,
38 641 interactions et 2 860 partages de publication.
Le passage de la Flamme olympique au pied de l’escalier en juillet 2024 s’annonce aussi comme un record. « On s’y attend et nous préparons une surprise », annonce Benoît Colin sans en dire davantage sur le futur décor.