Loir et Cher: la montée en puissance du slow tourisme
Dans un contexte de saison touristique en demi-teinte, les acteurs du tourisme de Loir et Cher étaient réunis le 19 décembre pour dresser un point d’étape des Assises du tourisme, la feuille de route départementale 2023-28. Ils ont acté la montée en puissance du tourisme lent.
Par Jean-Luc Vezon
« Les résultats enregistrés ces-dernières années confirment la place de choix qu’occupe le Loir-et-Cher dans l’économie touristique régionale. En dépit d’un pré bilan contrasté, les fréquentations enregistrées cette année témoignent d’une activité au moins équivalente à celle de 2019, notre année de référence pré-covid » a déclaré Catherine Lhéritier, présidente de l’ADT Val de Loire Loir-et-Cher et 1ère vice-présidente du département.
L’élue a dressé une synthèse de l’activité touristique 2024 marquée par un fléchissement et « des résultats inégaux d’une filière à l’autre ». On note ainsi, selon l’Observatoire de l’Économie et des Territoires, une baisse de 2,7 % pour les principaux sites (entre janvier et octobre), de 6,7 % pour les nuitées hôtelières (1,175 millions), 3,1 % pour les campings mais une hausse de 5 % pour les plateformes locatives et de 1,1 % pour les gîtes et chambres d’hôtes labellisés. Si 55 % des opérateurs restent satisfaits ou très satisfaits de la saison, la météo pluvieuse, les JO et l’incertitude politique ont constitué des freins à la progression.
Rappelons que les travaux collectifs menés en 2022 dans le cadre des Assises du Tourisme avaient notamment permis de concentrer les actions de conquête sur quatre cibles de clientèles : familles, séniors actifs, vélo-flâneurs et couples urbains branchés. Elles étaient identifiées comme susceptibles de permettre un tourisme des quatre saisons sur l’ensemble du territoire. Le tourisme constitue la 3e activité économique du Loir-et-Cher avec 5 000 emplois salariés et plus de 6 millions d’entrées.
Le boum du slow tourisme
« Le slow tourisme porte le secteur à l’image du Tour du Mont Blanc et de la Loire à vélo. Parmi ce tourisme lent, les itinérances douces, randonnées pédestres et cyclotourisme, constituent des tendances fortes ». Invité par l’ADT, Lionel Habasque, PDG de Terres d’Aventure et référence pour ses analyses, a aussi confirmé que le budget vacances se maintenait malgré la crise.
Recul du tourisme balnéaire et de groupe, la tendance est donc belle et bien au voyage individuel « nature » qu’il soit personnel ou par le biais d’un tour opérateur. Dans ce cadre, les vacances à vélo suscitent l’adhésion des cyclotouristes français et étrangers et « le vélo devient une manière de voyager à part entière ». En 2023, ce sont ainsi près de 2 millions de cyclotouristes qui ont emprunté la Loire à vélo, en progression annuelle de 10 à 15 %.
Premier département touristique de la région, le Loir-et-Cher joue à fond la carte de ce tourisme de nature avec ses marques Val de Loire et Sologne. En janvier prochain, il pourra aussi compter sur la mise en service de la Véloroute Cœur de France à vélo. Celle-ci traverse le Loir-et-Cher entre Chissay-en-Touraine et Selles-sur-Cher. 49 km ont été aménagés par les deux communautés de communes traversées (Romorantinais et Monestois et Val de Cher Controis). Le chantier, d’un coût approchant les 15 millions d’€ a créé deux tiers de voies réservées aux vélos, le reste en voies partagées.
« Le Cher à vélo, ce n’est pas seulement un itinéraire. Avec la véloroute, nous voulons retenir les touristes attirés par Beauval et les châteaux de la Loire afin qu’ils restent plus longtemps et consomment sur place » nous indique Damien Hénault, vice-président du Val de Cher Controis. En ligne de mire, une dépense quotidienne estimée par cyclotouriste à 69 € en moyenne en 2022 (hébergement, restauration, activités).
Si le Loir-et-Cher peut s’appuyer sur ces locomotives que sont le ZooParc de Beauval (2 millions d’entrées en 2022), les châteaux de Chambord (1,081 millions d’entrées entre janvier et octobre 2024), Blois (430 300 avec la Maison de la magie) et Cheverny (450 000) ou encore le Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire (469 000), il est devenu l’un des « principaux spots » du tourisme à vélo en France et en Europe.