Sénatoriales, faites vos jeux !
Le renouvellement de près de la moitié des sénateurs aura lieu en septembre prochain. Trois départements sont concernés en région: Indre et Loire, Loiret et Loir-et-Cher où les deux sortants issus de la majorité présidentielle (Modem) et de l’UDI ne devraient pas se représenter, ouvrant la porte à tous les scénarios.
Par Jean-Luc Vezon
Entre rumeurs et poker menteur, les conversations lors de la cérémonie des vœux de Philippe Gouet, président centre droit du département de Loir-et-Cher, tournaient souvent sur cette échéance politique majeure du calendrier. La question qui courait sur toutes les lèvres : qui seront les candidats pour remplacer Jean-Paul Prince (78 ans, Union centriste) qui a annoncé son retrait et Jean-Marie Janssens (69 ans, Union centriste) qui connaît des ennuis de santé ?
Présidente de l’association des maires du Loir-et-Cher, maire de Valloire-sur-Cisse, 1er vice-présidente centriste du département, Catherine Lhéritier coche toutes les cases : expérience, réseau, connaissance fine des collectivités et du corps électoral. Élue, elle serait la seconde femme sénatrice de Loir-et-Cher après Jacqueline Gourault qui siège désormais au Conseil constitutionnel.
Un jeune loup ambitieux
Jeune loup ambitieux, que l’on dit poussé par Maurice Leroy, Simon Houdebert (29 ans), collaborateur parlementaire de Jean-Marie Janssens et 5e adjoint au maire de Vendôme en charge des finances et des élections, pourrait bien sortir du bois.
Délégué départemental de l’UDI, son profil centriste est en adéquation avec un corps électoral plutôt modéré.
D’aucuns avancent aussi le nom de Pascal Bioulac, maire de Lamotte-Beuvron (ex LR). Défait aux législatives face au candidat du Rassemblement national Roger Chudeau, il pourrait chercher à prendre sa revanche. Comme tous les postulants, le bouillant élu devra bien choisir son binôme pour composer un ticket gagnant. Quid aussi de Jean-Luc Brault, autre fort tempérament, qui préside la communauté de communes du Val de Cher Controis ? Reconnu pour son action publique, il pourrait se laisser tenter.
Côté Républicains, Malik Benakcha, responsable départemental, joue l’union et affirme qu’il y aura bien deux candidats républicains au scrutin. Sans exclure un binôme avec un centriste, le conseiller municipal et communautaire de Blois, précise le profil des candidats LR : “Ils doivent être crédibles, c’est-à-dire exerçant des responsabilités de maire notamment et représenter tous les territoires”. Joël Rutard (maire de Chailles), Alexandre Avril (Salbris) et, surtout, Aurélien Bertrand (jeune maire de Pruniers-en-Sologne) pourraient répondre à ces critères. “Vu la sociologie des grands électeurs et notre implantation en Loir-et-Cher, je suis optimiste” déclare à Magcentre Malik Benakcha en écartant sa propre candidature.
Redistribution des cartes
La gauche devrait également présenter un ou plusieurs candidats. « On peut largement faire mieux que nos deux sénateurs peu présents au Palais du Luxembourg. Nous aurons donc un ou deux candidats. Ils seront désignés dans quelques mois à l’issue des congrès des différents partis composant la Nupes » déclare Christophe Chapuis, 1er secrétaire fédéral du Parti socialiste de Loir-et-Cher et récent mandataire d’Olivier Faure, réélu à la tête du PS.
On pense notamment à Karine Gloanec Maurin, 65 ans, ancienne députée européenne, actuellement présidente de la Communauté de communes des collines du Perche et conseillère régionale. Reconnue par ses pairs pour ses compétences, KGM a le profil. Mais un élu blésois pourrait aussi pointer son museau : Marc Gricourt ou Benjamin Vételé par exemple. Un représentant d’EELV ou de LFI n’est pas non plus à exclure en l’absence d’accord au sein de la NUPES. Pourquoi pas François Thiollet, le nouveau secrétaire national adjoint des Verts élu à Valencisse ?
« Nous irons à la rencontre des élus locaux », assure Christophe Chapuis, convaincu qu’il y a un coup à jouer dans cette élection. Rappelons que le PS n’a plus eu de sénateur depuis 2011 et l’élection du « lion de Sologne » Jeanny Lorgeoux qui a depuis lors quitté le parti.
Pour cette élection qui ne lui est pas favorable car possédant peu d’élus locaux, le Rassemblement national devrait enfin présenter un ticket sur lequel on pourrait retrouver Marine Bardet, la jeune conseillère régionale. « La commission d’investiture désignera les candidats début février. Nous espérons progresser en allant sur le terrain rencontrer les maires ruraux », précise à Magcentre Michel Chassier, candidat malheureux en 2017.
Il avait alors recueilli le vote de 13 grands électeurs sur un collège de 900.
Christophe Thorin
« Je réfléchis »
Maire de Mennetou-sur-Cher depuis 2008, conseiller départemental de Loir-et-Cher (Selles-sur-Cher) et président du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais, Christophe Thorin concède être sollicité en vue des Sénatoriales. Il est vrai que ce parcours d’élu au service de ses concitoyens lui donne légitimité et crédibilité. « Je réfléchis. Si je sens une attente de la population, si je peux incarner un projet de promotion de la ruralité qui soit équilibré, alors je tenterai ce challenge. Mais, c’est trop tôt » assure-t-il à Magcentre. Membre du groupe CentreS 41 au département, présidé par Stéphane Baudu, le centriste Christophe Thorin est proche du MoDem.