Blois : François Bayrou et Gabriel Attal main dans la main au congrès du MoDem
Sans surprise, François Bayrou a été réélu, à la présidence du MoDem pour les trois prochaines années lors de son congrès qui s’est tenu, dans la salle du Jeu de Paume, à Blois les 23 et 24 mars.
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Par Jean-Luc Vezon
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Seul candidat pour ce scrutin, organisé l’année du centenaire du Mouvement démocratique (1), le Béarnais François Bayrou (72 ans) reste donc aux commandes du parti centriste qui compte 50 députés à l’Assemblée nationale. Tandis que certains y voient le prélude à une nouvelle candidature à l’Elysée du maire de Pau, d’autres constateront l’ancrage d’un dinosaure de la vie politique française. Bastion électoral depuis plusieurs décennies, fief de l’ancienne ministre Jacqueline Gourault, le chef-lieu du Loir-et-Cher était en tout cas l’endroit idéal pour une réélection aux allures de plébiscite à la Poutine.
« Notre congrès de Blois est l’occasion de rassembler nos idées et de formuler nos convictions, avec les cadres de notre mouvement et nos alliés. Car nous sentons bien que ce qui est désormais en jeu, ce ne sont pas des jeux de pouvoir mais l’engagement fondamental, celui de nos raisons de vivre. Ce que nous défendons inlassablement, c’est l’humanisme et la démocratie », a déclaré le fondateur du Modem en 2007 martelant que « son ennemi principal était la résignation et le défaitisme ».
Le millier d’élus et militants, venus de toute la France, a participé au long des deux journées à toute une série de tables rondes et d’ateliers dans le cadre du Village des démocrates. Ouvert par le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Marc Fesneau, ce rendez-vous a aussi permis de donner la parole aux forces vives du parti parmi lesquelles Marina Ferrari (secrétaire d’Etat chargée du numérique) ou Sarah El Haïry (ministre déléguée chargée de l’Enfance de la jeunesse et des familles) mais aussi aux partenaires Renaissance et Horizons de la majorité.
Au fil du week-end, diverses personnalités (Élisabeth Borne, Édouard Philippe, Éric Dupond-Moretti, Stéphane Séjourné ou Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale) se sont donc succédé pour témoigner de l’action politique des gouvernements Macron successifs. On retiendra notamment les interventions du commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton (« L’Europe est seule face à son destin ») et d’un Eric Dupond-Moretti, particulièrement offensif sur la démocratie mise en danger par les réseaux sociaux (« le populisme est partout »).
Gabriel Attal, guest star
Arrivé triomphalement au côté de François Bayrou, le Premier ministre Gabriel Attal a très vite dissipé les malentendus issus des déclarations critiques de François Bayrou en février dernier. « Vous êtes le cœur de la majorité », a-t-il déclaré en saluant l’action de Marc Fesneau et de Jean-Pierre Mattei, président du groupe Modem à l’assemblée.
Lors de son discours, le plus jeune Premier ministre de la 5e République a annoncé plusieurs textes à venir : nouvelle réforme de l’assurance chômage, expérimentation de la semaine en 4 jours dans la fonction publique, compte épargne temps universel ou encore pénalité en cas d’absence à un rendez-vous médical.
« Notre majorité croit au dépassement et nous assumons notre radicalité. Il n’y a pas de synthèse molle » a insisté Gabriel Attal pour qui « la France et l’Europe sont à la croisée des chemins. L’Europe nous protège mais elle a besoin qu’on la protège. Il faut soutenir l’Ukraine car si la Russie l’emporte, c’est toute l’Europe qui sera déstabilisée avec une crise sur le marché des céréales, de l’énergie et une crise migratoire », a-t-il conclu.
Alors qu’un important dispositif de sécurité était mis en place autour du Jeu de Paume avec une compagnie de CRS qui bouclait la zone, les agriculteurs (toujours) en colère de la Confédération paysanne n’ont pu bloquer le Congrès et ont dû se résoudre à manifester loin du périmètre.
(1) Le Parti Démocrate Populaire est né en 1924. Le Modem porte « les valeurs de la démocratie chrétienne ».